TANGER, J’ECRIS ENFIN TON NOM

Å’uvre de streetart, Kasbah, Tanger
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Il est des villes qui séduisent notre imaginaire, nous font rêver et investissent durablement notre esprit.
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Tanger, ville natale du légendaire explorateur berbère Ibn Battuta,Â

Portrait street art de Ibn Battuta dans la KasbahÂ
qui, depuis plusieurs années, figurait en bonne place sur ma Travel List a longtemps été pour moi de celles-là .
Jusqu’à ce qu’à ce que nos pas nous y mènent enfin, à la toute dernière minute, durant les vacances de la Toussaint.
Et là , telle une évidence, la magie a, d’emblée, opéré.
Succomber à l’irrésistible charme de la millénaire Tanger, cité plurielle à la croisée des mondes,



A l’envoûtante atmosphère nimbant aussi bien les dédales enchevêtrés de sa vielle ville que les artères animées de sa cité nouvelle

Ainsi qu’à l’effervescence de sa scène artistique n’aura, donc, été qu’une affaire de quelques instants.
Comment, à vrai dire, aurait-il pu en être autrement ?
Tant sa stratégique position géographique, tout à la fois au carrefour de l’océan Atlantique et de la Mer Méditerranée aux eaux convergeant à l’emplacement même du Cap SpartelÂ


Phare du Cap Spartel
qu’aux portes de l’Europe, accessibles via le Détroit de Gibraltar et l’andalouse cité de Tarifa, située à seulement une demie heure de traversée du port tangerois,
Conjuguée à son histoire, reflet quant à elle d’un immémorial creuset multiculturel, annoncent déjà sa riche identité.Â
Transpirant, notamment, au travers des étroites ruelles, de la médina ou de la Kasbah, empruntées,






Des mille et unes collines escarpées et escaliers gravis,
Des différents quartiers, témoins de la coexistence entre plusieurs communautés, traversés,

Des colorés souks et bouillonnants marchés visités,






avec un énorme coup de cœur pour le pittoresque marché aux poissons, faisant la part belle aux produits de la mer,





où bat sans conteste le pouls de la ville,Â
De l’exceptionnel patrimoine architectural fièrement préservé ou réhabilité avec brio, aux innombrables nuances de blanc mêlant, entre autre, styles Art Déco, Art Nouveau et arabo-andalous, admiré

Bah El Fahs


Marabout au coeur de la Kasbah


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Des iconiques places, Grand Socco, Kasbah, Petit Socco, Tabor

                                                 Petit Socco

Sur la place du Grand Socco

près de la Place du Tabor
,pour ne citer que celles-là , arpentées;Â
Des édifices religieux admirés , telle l’extraordinaire synagogue Moshe Nahon notamment reconnaissable à son époustouflant décor intérieur





ou la très belle Grande Mosquée que les non-musulmans ne peuvent, en revanche, contempler  que depuis l’extérieur;


D’intimistes riads, dars et palais dorénavant investis par des hôtels d’exception, à l’instar du photogénique Nord Pinus installé au cÅ“ur de la Kasbah






ou de l’inoubliable Fairmont Tazi Palace ayant pris ses quartiers dans une demeure, jadis propriété d’un ancien conseiller royal, bâtie, au début du 20 ème siècle, sur les hauteurs de la ville,






Des délices, à commencer par l’aussi emblématique que savoureux thé à la menthe, dégustés

 aux terrasses d’historiques cafés où, comme au Café Tingis,




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le temps semble s’arrêter,
sur d’incroyables rooftops, au rang desquels figurent le Salon Bleu


et le Nord Pinus Tanger,


s’ouvrant sur de vertigineux panoramas sur le Détroit de Gibraltar, le port et la médina de Tanger ainsi que la côte espagnole,Â
Ou attablés dans des restaurants, tel l’Océan


ou le Crudo

, qui, proximité de la mer à Tanger oblige, mettent à l’honneur une savoureuse cuisine de la mer;Â
Des conversations, fussent-elles en arabe, en espagnol, en anglais, ou en français, entendues au gré des déambulations dans la ville,
Des artistes rencontrés (e)s ,
 Du souvenir de célèbres écrivains, chanteurs, peintres, couturiers, acteurs, aventuriers et voyageurs étrangers (de Jack Kerouac à Barbara Hutton en passant par Henri Matisse, Joseph Kessel, Jean Genet, Yves Saint Laurent, Paul Bowles, Ion Perdicaris, William Burroughs, les Rolling Stones, Tennessee Williams, Truman Capote, Francis Bacon ou Ian Fleming), pour l’essentiel, sans oublier l’incontournable auteur marocain Mohamed Choukri, autant de personnalités, bohèmes ou non, pour qui Tanger fut une véritable Muse ,
Des artisanaux savoir-faire perpétués,Â
Des confidentiels musées, à l’instar de la méconnue Fondation, privée, pour la Photographie et ses éclectiques expositions temporaires dédiées à l’Art Contemporain
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œuvre de Graciela Iturbide

à l’extrême droite oeuvre de J D Okhai Ojeikere

œuvre de Hicham Gardaf

œuvre de Juan Enrique Bedoya

oeuvre de Martin Parr
Ou des émouvants clichés en noir et blanc, datés de la période 1900 – début des années 50 et rendant un vibrant hommage à la ville de Tanger, exposés à la Fondation Lorin,



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le musée que l’ancienne Synagogue Mordejay Bengio héberge actuellement en son sein


, odes tout à la fois à une époque révolue qu’à un prometteur présent, explorés,Â
 Des mythiques adresses découvertes, à l’instar de l’incontournable ancien Cinéma Rif,

dorénavant reconverti en une cinémathèque dont la programmation assure la promotion d’Å“uvres d’art et d’essai;


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ou encore de ces nouveaux lieux où s’écrit une page désormais plus contemporaine de Tanger .
Car, ici, chaque détail embrassé du regard, qu’il s’inscrive au cÅ“ur de l’intime où se dévoile, au contraire, dans l’espace public, porte en lui ou raconte définitivement un pan d’Histoire.
D’hier, d’aujourd’hui, de demain.
Reste qu’au cÅ“ur de cette belle région septentrionale du littoral atlantique marocain, Tanger, beauté en constante mutation, offre bien plus que cela.
En invitant tout ceux qui y font escale à ralentir, à se ressourcer, à ériger leur bien-être en priorité et à profiter des bonheurs offerts par une nature omniprésente.
Aussi bien dans la ville qu’aux alentours.
Qu’il s’agisse de ses jardins botaniques, de ses parcs ou de ses plages .
plage d’Achakkar

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Soit un véritable retour à l’essentiel, guidé par éloge de la lenteur outre douceur de vivre, d’où l’effervescence perpétuelle, intrinsèque à d’autres grandes villes du royaume chérifien, semble s’être, ici, évaporée au pied des remparts qui la ceignent .
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Autant d’échappées plurielles qui , plus que jamais, contribuent  à rendre tout séjour à Tanger inoubliable.Â
Et si, par extraordinaire, vous en doutiez encore, sachez que les magnifiques villes fortifiées, aux maisons blanches, d’Asilah

et de Tétouan (dont l’exceptionnelle médina a d’ailleurs été classée à l’Unesco),

ainsi que la photogénique perle bleue, nichée au cÅ“ur des montagnes du Rif, qu’est Chefchaouen

ne se trouvent qu’à 45 minutes de route pour la première,
un aperçu d’Asilah


portrait streetart réalisé par Ausrine Pudzevyté


un peu plus d’une heure pour la deuxième
Un aperçu de Tétouan







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et moins de deux heures et demie s’agissant de la troisième de Tanger.
Un aperçu de Chefchaouen







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3 joyaux touristiques du nord marocain qui confirment, si l’en est, toute l’acuité de cette citation d’Ibn Battuta, l’un des plus grands voyageurs, connu pour le récit de ses échappées à travers le monde, de l’époque médiévale :
« Voyager vous laisse d’abord sans voix avant de vous transformer en conteur ».
Une assertion qui me touche particulièrement.
A double titre.
Principalement, parce qu’elle constitue, depuis l’origine, l’une des  » reason why » du Journal d’un Pigeon Voyageur.
Né, entre autre, à l’été 2014 de mon désir de partager, online, la beauté d’escapades, pour certaines perçues comme inattendues à l’époque, que j’avais entreprises au fil des ans.
Mais je manquerai néanmoins d’honnêteté en n’admettant pas que relire cette citation d’Ibn Battuta puis pénétrer, quelques jours plus tard , dans sa modeste tombe tangeroise
Tombe d’Ibn Battuta


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a, par ailleurs, agi sur moi comme un véritable catalyseur.
M’insufflant à nouveau l’envie de faire courir, ici, les mots.
L’envie de renouer avec l’essence même du Journal d’un Pigeon Voyageur.
Et pour cela, en sus de toutes les raisons précédemment évoquées, Tanger, ville à l’âme si singulière, conservera toujours une place de choix dans mon cÅ“ur et dans mon esprit.
Et vous, tentez par ce voyage ?
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